Bienvenue à notre numéro spécial, « Le Canada à l’ère du Pacifique », préparé en vue de la conférence nationale du Conseil canadien des chefs d’entreprise (CCCE) qui se tiendra les 24 et 25 septembre à Ottawa.
Nous publions d’abord un entretien avec John Manley, président et chef de la direction du CCCE, organisme qui regroupe les chefs des 150 premières entreprises du pays. « Si les États-Unis peuvent s’orienter vers l’Asie, dit-il, nul doute que nous le pouvons aussi. »
Brian Bohunicky observe ensuite que « la Chine est en voie de devenir d’ici 10 ans la première économie mondiale, ce qui semblait inimaginable il y seulement 30 ans ».
Pour Kevin Lynch et Kathy Sendall, l’impérative ouverture vers l’Asie représente une formidable occasion pour notre secteur de l’énergie. De même, Derek Burney préconise l’élargissement de nos marchés énergétiques au-delà de l’Amérique du Nord, surtout après que l’administration Obama eut décidé de réexaminer le projet du pipeline Keystone XL.
« Le monde se recentre vers l’Asie, en particulier vers la Chine, et le Canada doit suivre le courant », renchérissent Dominic Barton et ses associés de McKinsey. Pour Jeremy Kinsman aussi, nos liens avec les pays de l’Asie sont d’importants vecteurs de réussite économique. Michael Hart pour sa part note que si « la prospérité de la Chine peut avoir des effets négatifs à court terme sur les entreprises et les travailleurs d’ici et d’ailleurs, elle répond globalement aux intérêts économiques et politiques de la planète ».
Daniel Poon estime que « le Canada doit mieux comprendre la forme de capitalisme d’ État que pratique la Chine », tandis que Theodore H. Moran fait la part du risque et des avantages des investissements directs chinois au Canada. Dans la même optique, Margaret Cornish scrute les intentions des sociétés d’EÌtat chinoises et notre façon de réagir à leur faim d’acquisitions, surtout dans le secteur énergétique.
De leur côté, Charles McMillan et George Stalk Jr. recensent les nombreuses opportunités dont profiterait le Canada en captant le marché de la gestion de la chaîne d’approvisionnement du transport terrestre et maritime.
Michael Gifford pronostique une forte croissance du secteur de l’alimentation à l’horizon 2050, quand la population mondiale sera passée de 7 à 9 milliards d’habitants.
Selon Stephen J. Toope, la demande sans précédent de l’Asie en matière d’éducation supérieure offre au Canada maintes opportunités. Pour leur part, Graham Orpwood, Bonnie Schmidt et Hu Jun craignent qu’à défaut de relever les défis de l’innovation et de la productivité, nous perdions la « course aux compétences » du présent siècle.
Enfin, l’ancien député Bryon Wilfert explique l’importance de promouvoir la démocratie parlementaire en Asie, tandis que Martin Cauchon, Joseph P. Caron et Michael G. Woods s’intéressent aux répercussions qu’à l’essor de la Chine sur le Canada, et plus particulièrement le Québec.
Sur une note plus personnelle, je quitte avec ce numéro le poste de rédacteur en chef d‘Options politiques, qui restera le plus grand bonheur de ma vie professionnelle. Après 10 fructueuses années, le temps est simplement venu de passer à autre chose.
Je pars avec une immense fierté pour tout ce que notre équipe a accompli. À mon arrivée en 2002, on avait sollicité mon avis sur la revue. J’avais osé répondre qu’elle se lisait comme un rapport universitaire destiné à des sous-ministres.
Aujourd’hui, la revue s’est imposée auprès des décideurs et de la classe politique comme une lecture incontournable. Son lectorat en ligne a été multiplié par six, ses articles suscitant 1,2 million de téléchargements annuels. Et depuis mars 2006, elle a généré près d’un million de dollars en revenus publicitaires. Pas mal pour une revue spécialisée !
Mais rien de tout cela n’aurait été possible sans une équipe d’exception, à commencer par notre coordonnatrice à la production Chantal Létourneau, mon indispensable partenaire des 10 dernières années, qui assure carrément la parution de chaque numéro.
De son côté, notre coordonnatrice à l’édition Francesca Worrall est un peu la conscience de la revue, proposant souvent de faire appel à des auteurs aux idées progressistes auxquels je n’aurais pas pensé. Je dirais la même chose de Sarah Fortin, une amie et une grande professionnelle qui fut pendant neuf ans ma rédactrice adjointe.
À la fois webmestre, auteur et analyste économique, Jeremy Leonard, qui vient d’accepter de nouvelles fonctions à Oxford Economics à Londres, au Royaume-Uni, a contribué de façon précieuse à la revue.
Quant à Jenny Schumacher, de Schumacher Design, c’est grâce à elle que nos pages couverture ont depuis 10 ans si fière allure. Je n’oublie pas notre traducteur Michel Beauchamp, aussi doué qu’efficace, tout comme notre réviseure-correctrice Félice Schaefli, qui s’occupe des articles en français de la revue.
Je remercie évidemment tous nos auteurs, et notamment notre splendide équipe de collaborateurs réguliers, pour la qualité exceptionnelle de leurs textes.
Et j’exprime toute ma reconnaissance aux deux anciens présidents de l’IRPP, Hugh Segal et Mel Cappe. Le premier m’a ouvert les portes de l’Institut, le second m’a offert un soutien inestimable, et tous deux ont scrupuleusement observé le principe sacro-saint de l’indépendance du rédacteur en chef, édicté en 1980 par notre rédacteur fondateur Tom Kent.
Enfin, un immense merci à vous tous, lecteurs et lectrices, pour avoir fait d’Options politiques la première revue spécialisée en politiques publiques au Canada.