Sur une échelle de 1 à 10 (allant d’aucune importance à une grande importance), près de la moitié des répondants estiment que la recherche-développement est importante en la notant avec 9 ou plus, et 25,8 p. 100 lui attribuent 8 sur l’échelle (question 1).
Ce sondage téléphonique par échantillons aléatoires a été réalisé auprès de 1 203 Canadiens entre le 25 juillet et le 3 août 2011, suivant une marge d’erreur de plus ou moins 2,8 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
Cette moitié de Canadiens pour qui la R-D a une grande importance se répartit également entre toutes les régions du pays et quelle que soit leur affiliation politique.
Autrement dit, la question fait déjà l’objet d’un consensus national. On peut donc s’étonner qu’aucun parti poli- tique fédéral ou provincial n’ait misé sur ce vaste soutien à la R-D dans ses propositions visant à renforcer la prospérité de notre pays dans l’économie mondialisée du XXIe siècle.
À l’autre extrémité de l’échelle, seulement 0,5 p. 100 des Canadiens disent n’accorder aucune importance à la R-D pour la prospérité du pays. Même en considérant la marge d’erreur, ce résultat n’est significatif que parce qu’il est statistiquement négligeable.
Cela dit, les Canadiens ne sont pas nécessairement en phase avec les initiatives de R-D de leur pays. Quand on leur demande s’ils sont « au courant de l’existence du Programme des chaires de recherche du Canada », 71,8 p. 100 répondent par la négative, contre 28,1 p. 100 qui en ignorent tout (question 4).
Un résultat plus positif qu’il n’y paraît à première vue. Car près de trois Canadiens sur 10 ont entendu parler du pro- gramme, qui est destiné aux universités du pays, n’a jamais défrayé la chronique et ne touche pas directement leurs préoccupations économiques. Quant à ceux qui en ignorent l’existence, on parlera d’un verre aux deux tiers vide, mais au tiers plein.
Or ce verre se remplit dès qu’il est question d’appuyer le financement public du Programme des chaires de recherche.
En effet, pas moins de quatre Canadiens sur cinq approuvent le financement public de ce programme (question 5), 60,3p.100 se disant «d’accord» et 19,8p.100 « plutôt d’accord » pour lui apporter leur soutien.
Bref, 80 p. 100 des Canadiens soutiennent le Programme des chaires de recherche et autres programmes universitaires d’excellence en R-D. C’est énorme.
Quand on leur demande si le Canada accorde à la R-D une importance supérieure, égale ou inférieure aux autres pays du G8, leurs réponses correspondent au bilan en cette matière que présentent les articles de notre numéro sur l’innovation.
Seulement un répondant sur cinq (19,1 p. 100 ) juge ainsi que le Canada accorde à la R-D une importance supérieure à ses partenaires du G8, tandis que plus d’un sur trois (38 p. 100) estime cette importance « égale » et un dernier tiers (34,7 p. 100 ) « inférieure » (question 2).
Quant aux efforts que le secteur privé canadien con- sacre à l’innovation (question 3), une nette majorité les juge « suffisants » (30,7 p. 100) ou « plutôt suffisants » (26,4 p. 100), seulement 21 p. 100 les estimant « insuffisants » et 13,6 p. 100 « plutôt insuffisants ».
Seul un tiers des Canadiens considère donc insuffisant l’engagement du secteur privé en faveur de la recherche- développement, ce qui ne va pas sans contredire d’autres données sur la question avancées dans ce numéro d’Options politiques.
Mais justement, les débats d’opinion n’ont-ils pas pour fonction de sensibiliser l’opinion publique aux enjeux qui la concernent?