Pour favoriser le bien-é‚tre d’une population, la croissance économique ne suffit pas. Pour y arriver, les politiques publiques doivent é‚tre conçues en tenant compte du fait que les avantages tirés de l’activité économique par les citoyens découlent aÌ€ la fois de la croissance du revenu moyen et de la façon dont il est réparti. On sait également depuis quelques années que le « capital social » compte-il exerce en effet une influence directe sur l’utilité individuelle tout en constituant un déterminant indirect du bien-é‚tre étant donné son effet sur d’autres variables comme la criminalité ou le taux de croissance du revenu des particuliers qui influent sur l’utilité individuelle. La répartition des revenus détermine donc de deux façons le mieux-é‚tre du pays : par son influence directe sur l’inégalité et par son effet aÌ€ long terme sur de nos réserves de confiance mutuelle, de tolérance et de civilité.

La société canadienne est devenue ces dernié€res années de plus en plus inégale, comme en témoigne le contraste entre l’explosion des revenus des mieux nantis et la dégra- dation des conditions de vie des plus démunis. Malgré l’aug- mentation de 36 p.100 du PIB par habitant observée de 1986 aÌ€ 2004, les assistés sociaux de toutes les provinces du pays touchent aujourd’hui des revenus apré€s inflation inférieurs aÌ€ ceux d’il y a 20 ans. C’est ce qu’illustre le graphique 1.

Les pauvres se sont donc appauvris et les riches enrichis. Le graphique 2 retrace cette trajectoire de l’inégalité et du revenu moyen, utilisant l’indice de Gini pour mesurer la dis- parité globale des revenus et le PIB réel par habitant, passé de 0,388 aÌ€ 0,425 (une hausse d’environ 10 p. 100). Aussi, comme cet indice est particulié€rement sensible aux varia- tions parmi la classe moyenne, le graphique 2 retrace les changements intervenus au sommet et au bas de la réparti- – tion des revenus. On découvre ainsi que le revenu réel (selon les déclarations de revenus) de la tranche de 1 p. 100 des Canadiens les mieux nantis a augmenté des deux tiers (plus précisément de 65,6 p. 100), passant de 239 550 dol- lars en 1986 aÌ€ 396 880 dollars en 2000, en dollars de 2000. Par contraste, le revenu réel d’un parent seul bénéficiant de l’aide sociale a diminué de presque 23 p. 100.

Des études de plus en plus nombreuses montrent que le taux de croissance du PIB par habitant est supérieur dans les localités ouÌ€ la vie associative est plus dynamique, le réseau des liens sociaux plus dense et le niveau de confiance plus élevé. Ce qu’expliqueraient aÌ€ la fois des couÌ‚ts de transac- tion inférieurs et des taux de criminalité plus faibles (notam- ment pour les crimes violents commis aÌ€ l’aide d’armes aÌ€ feu). En corrodant ces liens sociaux, la progression des inégalités a des répercussions aussi bien directes qu’indirectes ; mé‚me en tenant compte du capital social, l’inégalité des revenus reste un déterminant clé de l’incidence des crimes violents.

D’une manié€re générale, le capital social cimente nos institutions sociales; il est constitué « des valeurs et des ré€gles communes du comportement en société qui s’incar- nent dans les relations personnelles, la confiance et le sens commun des responsabilités civiques » qui permettent aÌ€ la société de fonctionner.

La qualité (et souvent l’efficacité) de notre vie quoti- dienne dépend de maintes façons des égards que nous mani- festons aÌ€ l’endroit des inconnus que nous croisons. Au volant, par exemple, chacun peut faire preuve de courtoisie ou non, attendre son tour ou passer devant et se faufiler d’une voie aÌ€ l’autre sans se soucier des autres conducteurs.

C’est dans la civilité au quotidien que le capital social peut influer directe- ment sur le mieux-é‚tre de chacun. Dé€s lors, comment prévenir l’érosion de la civilité et du respect mutuel dont dépend au jour le jour notre propre mieux-é‚tre?

Le nombre grandissant des sans-abri est l’un des indicateurs les plus vi- sibles de la croissance des inégalités au pays, avec ce message tacite qu’il porte d’une société indifférente au sort de certains de ses citoyens. Tout comme les graffitis et les carreaux brisés déno- tent un quartier négligé, la situation des sans-abri témoigne de façon on ne peut plus visible d’une négligence sociale aÌ€ l’endroit des plus démunis. Le Canada a beau avoir signé des traités internationaux consacrant les droits de la personne, aÌ€ commencer par la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies de 1948, laquelle fait de l’accé€s aÌ€ un logement convenable un droit fondamental, nous nous désintéressons tout simple- ment du phénomé€ne des sans-abri. Notre constitution a beau prévoir pour chacun le droit aÌ€ la vie privée, les sans- abri ne disposent d’aucun espace sur lequel exercer ce droit, ce qui nous laisse tous indifférents. Certains peu- vent mé‚me mourir de froid en plein hiver, et cela ne nous intéresse pas davantage, ou alors pas assez pour investir les fonds qui aideraient aÌ€ résoudre le problé€me. Et quand il apparaiÌ‚t aussi clairement qu’une société néglige ainsi les droits et le mieux-é‚tre de ses citoyens démunis, on peut certes é‚tre tenté de se deman- der pourquoi quiconque devrait s’in- téresser aux droits et au mieux-é‚tre de ses concitoyens.

Le phénomé€ne des sans-abri n’est en fait que la toute fin d’un continu- um. Bien qu’il s’accompagne d’un état de privation totale, peu de chose en vérité sépare les sans-abri des mal- logés, ces gens qui peinent aÌ€ acquitter le loyer d’un logement de mauvaise qualité en raison d’une extré‚me pau- vreté. La problématique des sans-abri touche ceux qui n’ont littéralement aucun toit pour se protéger des intem- péries et ceux qui, beaucoup plus nom- breux, s’inquié€tent aÌ€ chaque mois de la perspective d’é‚tre jetés aÌ€ la rue.

En dollars de 2004, les prestations d’aide sociale pour un parent seul avec un enfant ont chuté en Alberta et en Ontario de $14 157 et $14 652 (1986), respectivement, aÌ€ $8 784 et $10 784 (2004). Cette baisse de 38 p. 100 en Alberta et de 26 p. 100 en Ontario n’a été que partiellement compensée par l’augmentation des transferts fédéraux. Par contraste, les revenus réels par habitant de la tranche de 1 p. 100 des mieux nantis ont augmenté de $157 330 en moyenne, passant comme onl’avude$239550aÌ€$396880(de 1986 aÌ€ 2000). Or le désengagement social est devenu la ré€gle parmi ces tré€s gros revenus, qui n’ont de cesse de réclamer de nouveaux allégements fis- caux et se tournent vers le secteur privé pour mieux se désintéresser des pro- blé€mes auxquels la classe moyenne est confrontée en matié€re d’éducation, de santé et d’urbanisme. On dénombre au Canada plus de sans-abri mais aussi plus de gigantesques maisons neuves que jamais. AÌ€ mesure que la répartition des revenus se polarise de la sorte, c’est toute notre infrastructure sociale qui se désagré€ge, en dépit de l’importance cruciale qu’elle revé‚t pour notre prospérité globale.

Le premier défi consiste donc aÌ€ prévenir l’exclusion et la pauvreté, tout en préservant l’esprit de cohésion sociale dont dépend toute politique publique efficace. Et pour relever ce défi, nous pourrions actionner les leviers politiques suivants :

  • le niveau, l’accessibilité et l’administration des transferts d’aide sociale, y compris « l’assistance- travail », en s’appuyant sur des ini- tiatives d’emploi, d’encadrement et de recyclage ;

  • les programmes de logement social y compris des initiatives d’aide aÌ€ la vie autonome, des habitations publiques et des plans d’aide pour l’accession aÌ€ la propriété ;

  • les ré€glements de zonage munici- pal et d’affectation des sols ;

  • les mesures éducatives destinées aux foyers aÌ€ faible revenu : du préscolaire, en passant par le rat- trapage et la transition école- travail jusqu’aÌ€ l’apprentissage permanent ;

  • une assiette fiscale correspondant aÌ€ l’infrastructure sociale.

Reste que, comme l’écrivait déjaÌ€ R.H. Tawney dans les années 1930, les « contrastes en matié€re de sécurité économique, qui font en sorte que cer- tains groupes organisent leur vie suivant un plan qu’ils sont raisonnablement confiants de mener aÌ€ bien alors que d’autres vivent une année, une semaine et mé‚me un jour aÌ€ la fois, ont une importance encore plus fondamentale que les contrastes entre revenus ».

C’est ainsi que le sentiment de sécu- rité face aÌ€ l’avenir ”” ce sentiment qui permet justement d’« organiser sa vie suivant un plan qu’on est raisonnable- ment confiant de mener aÌ€ bien » ”” revé‚t une importance d’autant plus grande pour le mieux-é‚tre des Canadiens que l’instabilité économique fragilise les relations personnelles, et que celles-ci sont indispensables au mieux- é‚tre de chacun. Malgré cette évidence, nous avons adopté depuis 25 ans une série de politiques favorisant les restruc- turations d’entreprise et la « flexibilité du marché du travail ». Et si l’explosion des technologies de l’information, cou- plée aÌ€ la mondialisation des échanges, a multiplié les risques liés au marché du travail, ce phénomé€ne s’est doublé ces dernié€res années d’une tendance aÌ€ réduire les protections sociales assurées par l’État-providence. Or cette transfor- mation du marché du travail, combinée aÌ€ la réduction des protections face aux répercussions négatives d’une telle évo- lution, a clairement aggravé l’insécurité économique.

Bien entendu, ceux qui peuvent éviter ces risques, souscrire une assurance privée contre leurs répercus- sions ou obtenir de l’aide n’ont gué€re aÌ€ s’inquiéter de leur avenir. Mais l’assu- rance privée et le soutien familial ne sont pas toujours disponibles et, en l’absence d’un filet de sécurité sociale, les moins chanceux essuient durement le coup. Parce que toute perte d’emploi entraiÌ‚ne une perte de revenu et d’ancienneté, chaque perte d’emploi augmente la possibilité d’une perte d’emploi ultérieure ainsi que la gravité de ses conséquences. Et ces épreuves en série peuvent vite entraiÌ‚ner une déchéance dont les couÌ‚ts ne sont pas seulement occasionnés par ceux qui les subissent, mais aussi par les méca- nismes d’évitement et l’angoisse qu’elles suscitent chez les autres.

Les gens qui n’aiment pas les risquent s’efforceront de les éviter, mais ce faisant il pourrait se comporter d’une manié€re qui serait inefficace sur le plan social, mé‚me si cela pourrait é‚tre pro- fitable sur le plan individuel. En choi- sissant par exemple une formation générale plutoÌ‚t que spécialisée, ils développeront une variété de compé- tences qui optimiseront leur rendement individuel, alors mé‚me que la crois- sance de la productivité d’un pays nécessite plus d’experts que de touche- aÌ€-tout qui ne maiÌ‚trisent aucun domaine en particulier. Historiquement, les pro- grammes d’assurance sociale reposent ainsi sur le double objectif d’équité et d’efficacité, et depuis la création de l’État-providence dans l’Allemagne de Bismarck, la majorité des dépenses publiques n’a jamais servi prioritaire- ment aÌ€ répartir les ressources entre riches et pauvres. Mé‚me si les plus démunis bénéficient plus souvent d’une protection contre des risques (comme le choÌ‚mage ou les blessures en milieu de travail) auxquels ils sont d’ailleurs plus souvent exposés, et mé‚me si les programmes d’assurance sociale (comme l’assurance-emploi et les indemnités d’accidents du travail) favorisent généralement les plus pau- vres en termes de répartition, leur principale raison d’é‚tre consiste aÌ€ gérer les risques pour l’ensemble des citoyens.

Or, les Canadiens ont assisté ces dernié€res années aÌ€ l’érosion consid- érable des deux filets de sécurité que sont l’assurance-choÌ‚mage (rebaptisée assurance-emploi) et l’aide sociale. Le débat sur les avantages de ces compres- sions a porté sur leurs « effets incita- tifs » : ont-ils ou non favorisé une offre de main-d’œuvre ayant accéléré la croissance économique, et dans quelle mesure?

On a cependant peu parlé des couÌ‚ts liés aÌ€ l’insécurité sociale provo- quée par cette érosion. On devrait pourtant s’étonner de l’insistance des milieux politiques aÌ€ faire valoir les pré- tendus avantages de ces compressions sur la croissance économique, car, en matié€re de santé et de mieux-é‚tre, toutes les études établissent clairement l’effet positif du sentiment de sécurité personnelle et des relations d’entraide. Or, ces deux éléments dépendent directement de cette capacité dont nous parlions « d’organiser sa vie sui- vant un plan qu’on est raisonnable- ment confiant de mener aÌ€ bien », mais qui est de plus en plus menacée. Par contraste, dans les pays prospé€res comme le noÌ‚tre, les répercussions po- sitives d’une augmentation du revenu moyen sur la santé et le sentiment de bonheur sont estimées faibles, sinon minimes. Et ces estimations sont chaudement disputées par les experts.

Dans ce cadre, le défi consiste donc aÌ€ faire en sorte que les Canadiens éprouvent un sentiment de sécurité personnelle face aÌ€ leur avenir, aÌ€ l’heure ouÌ€ s’accélé€rent les changements tech- nologiques, économiques et sociaux. Pour relever ce défi, les leviers politiques qu’il faut actionner sont l’assurance-emploi, l’aide sociale, les indem- nités des accidents du tra- vail, le régime de pensions du Canada. Nous devons en outre analyser soigneuse- ment la conception des incitations fiscales visant aÌ€ favoriser l’épargne, de mé‚me que les stratégies relatives aux « comptes personnels » et aÌ€ l’assurance privée, autrement dit au maillage des mécanismes privés et publics.

L’inégalité et l’insécurité ressenties par chacun des Canadiens influent directement sur le mieux-é‚tre national, comme en témoigne notamment l’écart grandissant entre les localités du pays. Il y a plus de 65 ans, la Commission Rowell-Sirois observait que :

L’enseignement et la prévoyance sociale ne sont plus des ques- tions d’intéré‚t purement provin- cial et local. Au Canada, la liberté de mouvement et l’égalité des chances de réussite sont plus importantes aujourd’hui que jamais et dépendent en par- tie d’un certain minimum d’in- struction, d’hygié€ne et de secours aux indigents. Les régions les plus durement frap- pées par les difficultés économiques sont celles qui sont le moins en mesure de se pro- curer ces services et, pourtant, ce sont celles qui en auraient le plus grand besoin… C’est non seulement un devoir national et une exigence de la plus élémen- taire fierté, si tant est que le Canada veut mériter le nom de nation, d’assurer aÌ€ ces gens un niveau de vie moyen et d’égales chances de réussite.

Rédigé en période d’émergence du nationalisme canadien, le rapport de la Commission Rowell-Sirois a fourni une importante partie du cadre théorique sur le roÌ‚le des gouvernements dans la construction de l’État-nation. Mais la réalité politique actuelle concerne surtout les provinces et l’érosion qui s’ensuit de la notion d’une citoyenneté canadienne commune.

La vie politique canadienne est paralysée depuis plus de 30 ans par le problé€me des relations entre le Québec et le reste du pays, notam- ment le gouvernement fédéral. Compte tenu du nationalisme persistant d’un grand nombre de Québécois ”” et de l’ambivalence permanente de nom- breux autres aÌ€ l’endroit du Canada ””, la question du Québec restera presque assurément au cœur de notre vie poli- tique pour une tré€s longue période, que ce soit sous forme d’éternels débats sur le roÌ‚le de cette province au sein du pays ou de négociations acrimonieuses sur les modalités du divorce. Mais ces dernié€res années, deux éléments nou- veaux (et interdépendants) ont fait leur apparition : l’extraordinaire richesse de l’Alberta, qui croule sous les pétrodol- lars tout en renaÌ‚clant aux moindres suggestions de partage, ainsi que les doléances du gouvernement ontarien sur les quelque 23 milliards qu’Ottawa détournerait pour les distribuer en transferts aux provinces moins nanties. Il y a toujours eu au Canada cette cacophonie de voix provinciales récla- mant plus de pouvoirs et de marge fis- cale, et chaque province s’est toujours sentie injustement traitée. Qu’on songe seulement au sentiment d’aliénation historique qui tenaille la Colombie- Britannique. L’élément nouveau dans ce concert de la désunion réside dans le sentiment de victimisation soudainement éprouvé par les deux provinces les plus opulentes. Et comme aucun gouvernement fédéral de récente date n’a osé utiliser les termes « nation » ou « normes nationales » (de crainte d’of- fenser les nationalistes québécois mo- dérés), la notion de citoyenneté nationale a progressivement perdu ses défenseurs.

Étant donné que la plupart des fonds fédéraux qui sortent de l’Ontario aboutissent en fait au Québec, l’en- tente récente des deux provinces autour du concept de « déséquilibre fiscal » masque leurs intéré‚ts diver- gents quant aÌ€ l’ampleur et au finance- ment des transferts. De mé‚me, le récent front commun de l’Alberta et de l’Ontario (les provinces les plus riches), qui réclament du gouvernement fédéral qu’il réduise son roÌ‚le financier, masque leurs intéré‚ts contradictoires quant aÌ€ notre politique monétaire. Et les aspirations communes aÌ€ l’Alberta et au Québec en matié€re d’autonomie provinciale dissimulent en fait leurs nombreux désaccords sur les questions linguistiques et sociales. L’unanimité du dénigrement dont Ottawa fait l’ob- jet ne se traduit donc pas nécessaire- ment par une entente sur quelque autre solution de rechange, de sorte que la perspective d’une décentralisa- tion accrue de la fédération ne laisse aucunement entrevoir une meilleure coordination en ce qui a trait aÌ€ l’élabo- ration des politiques.

C’est dans ce concert de doléances provinciales que s’étiole la notion de citoyenneté commune, aÌ€ laquelle on ne voit plus gué€re de portée concré€te sauf au chapitre de la mobilité de la main-d’œuvre et du régime d’assurance-maladie, lequel, au demeurant, est de plus en plus fragmenté. Un minimum d’engagement commun en faveur de l’État canadien étant un préalable aux échanges de bonne foi qui président aÌ€ l’efficacité de toute gouvernance démo- cratique, bon nombre de répercussions de ce provincialisme peuvent é‚tre con- fondues avec le dysfonctionnement global de la fédération. Mais quoi qu’il en soit, les tendances aÌ€ l’œuvre auront d’abord et avant tout contribué aÌ€ mar- ginaliser davantage les petites provinces.

D’ouÌ€ ce dernier défi, qui consiste aÌ€ créer et aÌ€ maintenir les « conditions gagnantes » qui feront en sorte que les citoyens de toutes les régions du pays voudront préférablement faire partie du Canada en tant qu’union politique, économique et sociale. Autrement, les dissensions et les dysfonctionnements ne feront que s’accentuer, au risque d’une éventuelle désintégration de la fédération. Pour inverser cette ten- dance, on pourrait renouveler les pro- grammes de péréquation et de transferts fédéraux ainsi que les insti- tutions culturelles nationales.

Le commun dénominateur aÌ€ l’ensemble de ces questions? L’importance qu’il faut accorder ”” tant pour notre mieux-é‚tre individuel que pour l’efficacité de notre gouver- nance et de notre économie ”” aÌ€ notre capital social et aÌ€ la notion de citoyen- neté commune. Les envolées patrio- tiques et les beaux discours peuvent bien colmater quelques bré€ches, mais ils ne peuvent faire oublier la nécessité de réduire l’inégalité grandissante des revenus et de la sécurité sociale.

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