Le questionnaire élaboré pour ce numéro spécial d’Options politiques sur les meilleurs chefs provinciaux des 40 dernières années était d’abord destiné au jury de 30 éminents Canadiens. Mais Nanos Research a décidé de soumettre huit des neuf questions sur les compétences essentielles de nos leaders à un public plus large, lui demandant de les classer par ordre d’importance sur une échelle de 1 à 10.

Et c’est aux finances, c’est-à-dire à la capacité de leurs chefs et gouvernements provinciaux de bien gérer leur argent, que les Canadiens ont donné priorité.

La « qualité de la gestion des finances provinciales » a ainsi obtenu le pointage le plus élevé (8,7 sur 10) (question 1), tout juste devant la « capacité de prendre des mesures qui renforcent la politique économique provinciale » (8,6) (question 2).

Et plus les Canadiens avancent en âge, plus ils privilégient une saine gestion des finances publiques, 62 p. 100 des répondants de plus de 60 ans ayant attribué le pointage maximal de 10 à ce critère. Rarement observé dans un sondage d’opinion, ce résultat montre clairement que les électeurs âgés jugent prioritaire que leurs chefs soient d’excellents gestionnaires et ne gaspillent pas l’argent.

Selon ce sondage aléatoire, réalisé en ligne les 13 et 14 avril 2012 auprès de 1 002 Canadiens de 18 ans et plus, la population se poserait en somme les questions suivantes à propos de son premier ministre provincial : Que peut-il faire pour moi? Qu’a-t-il fait pour moi jusqu’ici? Peut-il guider ma province dans la bonne direction?

Mais l’opinion des Canadiens varie parfois selon leur sexe et la région où ils habitent.

Les femmes, par exemple, accordent plus d’importance à la capacité d’un premier ministre de transmettre une vision et de savoir communiquer. Ce que pourrait expliquer leur tendance à voir les choses à plus long terme, à les situer dans une perspective d’avenir.

Si la « capacité [d’un premier ministre] de définir une vision claire pour sa province » a obtenu un pointage moyen de 8,5, ce score atteint 8,76 chez les femmes et baisse à 8,25 chez les hommes (question 3). Et en matière de communication, elles ont accordé 8,45 à sa « capacité de faire comprendre aux citoyens les objectifs de son gouvernement », les hommes notant ce critère à 7,98 (pointage moyen de 8,2) (question 4).

Quant aux variations régionales, elles se manifestent dans l’importance accordée aux relations interprovinciales (7,7 en moyenne), les Québécois leur attribuant le pointage le plus élevé (7,92), suivis des Canadiens des Prairies (7,70), de l’Ontario (7,68), de la Colombie-Britannique (7,62), puis des provinces atlantiques (7,45) (question 5).

Du côté des relations fédérales-provinciales, on a attribué le pointage moyen de 8,1 à la « capacité [d’un premier ministre] de défendre les intérêts de sa province » (question 6).

La construction et l’entretien d’infrastructures (autoroutes, hôpitaux, établissements d’enseignement supérieur, etc.) comptant parmi les grandes tâches de tout premier ministre, les Canadiens de toutes les régions ont accordé sans surprise le pointage de 8,3 à cet aspect (question 7).

À seulement 7,1 sur 10, le critère de leadership qui revêt à leurs yeux le moins d’importance est l’« électabilité », soit la capacité de gagner une élection (question 8).

Globalement, ce sondage indique clairement que les premiers ministres provinciaux jouent un rôle central dans la vie d’une majorité des Canadiens.

 

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Nik Nanos
Chercheur et conseiller stratégique, Nik Nanos est régulièrement appelé à conseiller des dirigeants sur un large éventail de sujets, notamment les fusions d'entreprises, les campagnes de sensibilisation du public, la gestion de la réputation et les questions réglementaires. Il dirige l'équipe de Nanos, qui conduit des recherches au Canada et aux États-Unis, est fellow au Woodrow Wilson International Center for Scholars de Washington, D.C., et chercheur et professeur agrégé à  la State University of New York de Buffalo. Il est aussi analyste principal pour l'indice Bloomberg-Nanos de la confiance des consommateurs canadiens, dont les résultats sont transmis hebdomadairement aux clients de Bloomberg. Chaque semaine, il présente The Nanos Number à  l'émission Power & Politics de la CBC, qui suit l'évoution politique, économique et sociale. Il siège au comité de rédaction du Journal of Professional Communication de l'Université McMaster.

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