D’apré€s la plupart des instruments de mesure disponibles, le Canada connaiÌ‚t une prospérité et une réussite exceptionnelles. Que l’on consulte l’indice de développement humain de l’Organisation des Nations unies (qui place le Canada au 5e rang sur 177 pays en 2005), le classement de la compétitivité établi par le Forum économique mondial (le Canada est 13e en 2005) ou les niveaux de vie estimés par l’OCDE (sur la base du PIB réel par habitant, le Canada se classe au second rang du G-7 et au 9e rang des pays de l’OCDE en 2004), le Canada est tré€s bien placé dans la liste des pays ouÌ€ il fait bon vivre et faire des affaires.

Mais rien ne dit qu’il en ira toujours ainsi, et ces résul- tats ne devraient pas é‚tre tenus pour acquis. Ils dépendent en effet de la qualité de nos politiques et de nos institutions, de nos ressources humaines et de nos richesses nationales. En outre, dans le contexte actuel de mondialisation tré€s poussée, ces résultats ne sont pas seulement fonction des politiques publiques et des stratégies des entreprises, mais aussi de leur flexibilité et de leur capacité d’adaptation. Sur les marchés mondiaux ultra-compétitifs et en mutation rapi- de d’aujourd’hui, la vitesse joue un roÌ‚le important dans la consolidation des avantages comparatifs d’un pays. De fait, l’expérience passée du Canada, qui a connu 27 années de déficits chroniques et d’augmentation de la dette, montre bien comment les politiques menées par un pays peuvent influer ”” pour le pire, en l’occurrence ”” sur ses perfor- mances économiques et sur les chances qui s’offrent aÌ€ lui.

Il s’agit de définir quels sont les enjeux majeurs et les chances aÌ€ saisir aÌ€ moyen terme. S’agissant des initiatives aÌ€ prendre dans le domaine économique, trois options méri- tent une analyse et un débat public approfondis. Premié€rement, nous devons accélérer durablement la crois- sance de la productivité de l’économie canadienne afin de combler le retard pris dans ce domaine vis-aÌ€-vis de notre principal partenaire commercial, les États-Unis. Deuxié€mement, nous devons valoriser notre capital humain par un effort d’éducation et de formation pour faire de notre pays l’une des sociétés et des économies les plus instruites et les mieux formées du monde. Troisié€mement, nous devons renforcer notre profil économique sur la scé€ne mondiale en nous appliquant aÌ€ attirer davantage d’investissements étrangers directs (IED) de tous les points du monde, aÌ€ améliorer notre présence commerciale sur les principaux marchés et aÌ€ consolider « l’image de marque » du Canada.

Le principal objectif des politiques publiques est d’améliorer durablement le bien-é‚tre de la population. Ce concept déborde souvent la notion de niveau de vie pour englober aussi des objectifs sociaux et des questions de sécu- rité. Ces objectifs n’ont pas aÌ€ é‚tre antagonistes. AÌ€ titre d’exemple, une croissance plus forte du revenu permet d’augmenter les dépenses consacrées aÌ€ la santé, aÌ€ l’éduca- tion et aux autres programmes sociaux, contribuant ainsi au bien-é‚tre de la population. Également, l’amélioration du systé€me éducatif permet aÌ€ chacun de jouer un roÌ‚le plus actif dans la société. Parallé€lement, l’augmentation du nombre de personnes instruites facilite l’émergence d’idées et d’ap- proches nouvelles, qui favorisent aÌ€ leur tour la croissance du revenu. Quand les conditions sont optimales, les politiques économique et sociale sont complémentaires.

Il existe, fondamentalement, deux façons de relever le niveau de vie d’un pays : augmenter l’emploi et rehausser la croissance de la productivité. L’amélioration tré€s sensible du niveau de vie qu’a connue le Canada ces dix dernié€res années est venue principalement de la hausse du taux d’emploi. Par contre, si la croissance de la productivité s’est accélérée par rapport aux décennies précédentes, ce redressement n’a pas eu la mé‚me ampleur que celle observée chez nos principaux partenaires commerciaux. De plus, le vieillissement de la population entraiÌ‚nera un ralentisse- ment structurel de la croissance de l’em- ploi au cours des prochaines années et intensifiera aussi les pressions sur les dépenses en matié€re de pension et de santé. Dans ce contexte, la croissance de l’emploi ne contribuera plus autant qu’avant aÌ€ l’augmentation de notre niveau de vie et il sera alors primordial que le Canada améliore sa productivité pour compenser.

Pour simplifier, la productivité mesure aÌ€ quel point, dans une économie, le capital physique et le capital humain interagissent efficace- ment pour produire des biens et des services. Si nous voulons améliorer la productivité, il faut mettre l’accent sur ce que l’OCDE appelle les « moteurs de croissance de la productivité », aÌ€ savoir le capital humain, le capital physique et l’innovation.

Dans cette optique, la productivité peut é‚tre améliorée directement en investissant davantage dans le capital physique et dans le capital humain. Investir pour développer l’enseigne- ment et améliorer les qualifications, c’est permettre aÌ€ la main-d’œuvre de devenir plus efficiente et plus efficace. La productivité du travail augmente également si la main-d’œuvre utilise des équipements plus nombreux et de meilleure qualité. Enfin, l’investissement dans le capital humain peut accroiÌ‚tre indirectement la productivité en augmentant l’innovation. En effet, l’innovation ”” les idées nouvelles ”” offre de nouveaux moyens de produire les biens ou services déjaÌ€ existants et crée de nouveaux biens ou services. Ces différents moteurs de productivité se renforcent les uns les autres.

Comment le Canada s’est-il com- porté sur le front de la producti- vité ces dernié€res années? Pour répondre tré€s simplement aÌ€ cette ques- tion, le Canada a fait mieux que lors des décennies précédentes (voir graphique 1), mais moins bien que ses principaux concurrents commerciaux (graphique 2). Par rapport aux États- Unis, en particulier, les écarts de pro- ductivité se sont creusés, tant au niveau global que dans la plupart des secteurs d’activité. Ce retard pris vis-aÌ€-vis des États-Unis est la principale cause de la différence entre nos niveaux de vie, et ces écarts de productivité entre nos deux pays ont encore augmenté sur la période 1997-2004.

S’agissant des princi- paux moteurs de producti- vité, l’investissement du secteur privé canadien dans la recherche et le développement (R-D) est nettement inférieur aux meilleurs taux observés dans les autres pays (graphique 3). Les dépenses de recherche du secteur public ont augmenté, mais, dans de nombreux domaines, la commercialisation des résultats obtenus est moins avancée qu’aux États-Unis. Il en va de mé‚me pour l’investissement du secteur privé, en particulier dans la machinerie et les équipements, ouÌ€ le taux d’investisse- ment en pourcentage du PIB est plus faible au Canada que dans les autres pays du G-7 (graphique 4).

Les études de l’OCDE confirment amplement, sur le plan empirique, l’importance de ces moteurs pour la croissance. Ainsi, s’appuyant sur diverses expériences internationales, l’une d’elle laisse aÌ€ penser qu’en aug- mentant d’un point de PIB l’investisse- ment privé non résidentiel, on rehausse de 1 p. 100 le PIB par habitant. Selon les estimations, une hausse de 0,1 point de PIB de l’investissement des entreprises dans la R-D, mesure indirecte de l’innovation, a un impact similaire.

Étant donné l’inten- sité de la concur- rence et le degré d’intégration dans le secteur industriel en Amérique du Nord, on peut s’éton- ner qu’il n’y ait pas eu une plus grande convergence des résultats de produc- tivité au niveau sectoriel (et par con- séquent au niveau global). Nous devons nous efforcer de mieux com- prendre pourquoi. Il faut de toute évi- dence accroiÌ‚tre l’investissement dans les déterminants de la croissance de la productivité, mais cela suppose aussi que l’on comprenne mieux pourquoi nous avons relativement sous-investi pendant une si longue période.

Il est important, aÌ€ cet égard, de reconnaiÌ‚tre que bon nombre des investissements dans les moteurs de crois- sance de la productivité sont effectués par des initiatives privées et des entreprises et non par l’État. En ce qui les concerne, les gouvernements doivent améliorer le cadre dans lequel s’inscrit leur politique afin d’encourager les Canadiens aÌ€ investir davantage dans ces moteurs de producti- vité. Le soutien que peut apporter une politique macroéconomique avisée est également essentiel : le Canada ne doit pas laisser passer cette chance de pour- suivre, tout au long de la prochaine décennie, les efforts engagés pour alléger le fardeau de sa dette, accroiÌ‚tre l’épargne nationale, maintenir l’inflation aÌ€ un niveau bas et stable et doter le pays d’une fiscalité compétitive.

Toute réflexion sur les défis économiques aÌ€ relever serait incomplé€te sans un examen du roÌ‚le déterminant de l’éducation et de la for- mation. Le fait de pouvoir compter sur un bon systé€me éducatif procure en effet un avantage durable, et ce pour trois raisons.

Premié€rement, au XXIe sié€cle, les connaissances acquises par une popu- lation active instruite sont la nouvelle « ressource naturelle » de la nouvelle économie mondialisée. Deuxié€me- ment, il faut indéniablement disposer d’un systé€me éducatif solide pour stimuler l’innovation. Troisié€mement, des citoyens plus instruits sont mieux aÌ€ mé‚me de contribuer aÌ€ l’élaboration des politiques publiques et de prendre toute leur place dans le débat public.

Plusieurs tendances qui se dessi- nent aÌ€ l’échelle planétaire ont un rap- port avec le roÌ‚le de l’éducation et de la formation dans la réussite des person- nes, des entreprises et des pays, soulig- nant en cela l’importance de la formation de capital humain.

En premier lieu, la vie moderne devient de plus en plus complexe. Nous vivons dans une économie mon- diale extraordinairement interconnec- tée, ouÌ€ les capitaux, les biens et les services circulent aÌ€ travers le monde dans des proportions et aÌ€ une vitesse sans précédents. Il y a 50 ans, la plu- part des concurrents d’une entreprise étaient locaux et bien connus ; il y a 25 ans, ils étaient régionaux et connus ; aujourd’hui, ils sont mondiaux et sou- vent anonymes. Il y a 50 ans, le cycle de vie des produits était de plus de 10 ans ; il est aujourd’hui de moins d’un an. Comme Tom Friedman l’a si bien dit, la seule constante, c’est le change- ment : « si la mondialisation était un sport, ce serait un 100 mé€tres sans cesse recommencé. »

Par ailleurs, le monde a opéré un changement de cap spectaculaire vers l’économie  de marché. Avec la chute du mur de Berlin et les bré€ches que les réformes de Deng Hsiao-ping ont  creusées dans la Grande Muraille de Chine, des pans entiers de l’économie mondiale sont désormais entrés, aÌ€ des degrés divers, dans le systé€me de marché. La poursuite de la libéralisation du com- merce mondial dans le cadre de l’OMC et l’émergence de marchés des capitaux réellement globalisés accélé€rent ce processus de change- ment et lient les divers acteurs entre eux dans des réseaux de capitaux, d’investissements étrangers directs et de chaiÌ‚nes d’offres mondialisées.

Enfin, l’Internet (et les technolo- gies de la communication qui le sous- tendent) a modifié radicalement le modé€le d’acquisition, de traitement et de diffusion de l’information. Il a ouvert aux citoyens des banques de données d’une richesse inconcevable. Mais qui dit données ne dit pas infor- mation, et qui dit information ne dit pas forcément connaissance ”” en d’autres termes, pour ajouter de la plus-value aÌ€ toutes ces données, il faut que chacun soit capable d’utiliser effi- cacement cette source de données tou- jours plus vaste et omniprésente.

Dans un tel environnement, l’édu- cation est considérée de plus en plus comme une des clés de la crois- sance économique, quel que soit le stade de développement, et un détermi- nant essentiel du degré de réussite des personnes. Selon les estimations de l’OCDE, si l’on relé€ve d’une année le niveau d’instruction moyen d’un pays, son PIB par habitant peut augmenter de 5 p. 100. Rares sont les investissements susceptibles de dégager des bénéfices économiques aussi considérables.

OuÌ€ se situe le Canada aÌ€ cet égard? Deux statistiques suffisent aÌ€ donner un aperçu des questions soulevées. Un des atouts du Canada est que 44 p. 100 de sa population atteint, d’une manié€re ou d’une autre, un niveau d’instruction postsecondaire ”” c’est le taux le plus élevé des pays de l’OCDE (tableau 1). Mais, dans un monde qui est fondé sur le savoir et ouÌ€ la concur- rence de pays comme la Chine se fait de plus en plus sentir, des taux de moinsde50p.100oumé‚mede60p. 100 suffiront-ils aÌ€ garantir notre com- pétitivité aÌ€ l’avenir? Au-delaÌ€ de ces statistiques globales, notre taux d’in- scription dans l’enseignement supérieur est moins élevé que celui d’un certain nombre de nos concur- rents, et notamment des États- Unis : faut-il s’en inquiéter? Enfin, nous affichons encore, au niveau de l’enseignement secondaire, des taux d’abandon élevés qui imposent des couÌ‚ts de plus en plus lourds aÌ€ un moment ouÌ€ l’économie canadienne s’oriente vers des processus de produc- tion toujours plus complexes dans tous les secteurs.

Qui plus est, outre les mesures quantitatives, il se pose aussi des questions d’ordre qualitatif. Faut-il mettre davantage l’accent sur la qua- lité de l’éducation que reçoivent les Canadiens? Si l’on en croit les tests internationaux normalisés, le Canada tire bien son épingle du jeu, en moyenne, comparé aux autres pays de l’OCDE : nous nous situons entre le 30e et le 8e rang pour les mathéma- tiques, les sciences et la lecture, s’agis- sant des élé€ves de 15 ans ; mais les résultats font apparaiÌ‚tre de grandes disparités d’une province aÌ€ l’autre. Quant au choix des filié€res, peut-é‚tre faudrait-il s’inquiéter du taux d’orien- tation relativement faible vers des dis- ciplines telles que la gestion, le commerce ou les sciences naturelles, et de l’impact que cela peut avoir sur notre capacité d’innovation? Et que dire des diploÌ‚mes de troisié€me cycle universitaire, en particulier dans les domaines qui cadrent avec les avan- tages comparatifs de notre pays? Devons-nous améliorer les incitations dans ce domaine en créant des pro- grammes de bourses fondés sur l’ex- cellence afin d’encourager les meilleurs étudiants, partout dans le monde, aÌ€ venir au Canada préparer leur doctorat?

La mondialisation unit de plus en plus les économies au sein d’un réseau de flux commerciaux, finan- ciers, technologiques et migratoires. Au cours des dernié€res décennies, le commerce a augmenté plus vite que le PIB, et l’investissement plus vite que le commerce. Que l’on considé€re le commerce ou l’investissement, toute- fois, le Canada est l’une des économies les plus ouvertes ”” cinquié€me puissance commerciale mondiale, il se classe aussi au sixié€me rang des pays qui accueillent des IED. Cela dit, le monde n’est pas statique, et les forces de la concurrence sont en perpétuelle évolution.

De toute évidence, donc, le monde est d’une importance capitale pour le Canada. Qu’il s’agisse des ré€gles com- merciales ou de l’investissement inter- national, de l’architecture financié€re internationale, de la surveillance et de la coordination des politiques économiques aÌ€ l’échelle mondiale ou du développement dans le monde, les intéré‚ts canadiens sont toujours en jeu et nous devons rechercher des solu- tions qui étayent nos avantages com- paratifs et reflé€tent nos valeurs.

Plusieurs facteurs doivent é‚tre pris en compte lorsqu’on réfléchit aÌ€ l’importance qu’il y a aÌ€ renforcer la dimension mondiale de notre économie.

Premié€rement, commerce et investissement vont de plus en plus de pair. AÌ€ titre d’exemple, 40 p. 100 environ du com- merce entre le Canada et les États-Unis s’inscrit dans le cadre d’échanges intra- entreprises. De mé‚me, l’ex- istence de réseaux d’échanges et d’investisse- ments étroitement liés est manifeste dans certaines parties de l’Asie et de l’Union européenne. C’est pourquoi, bien que notre pays accueille encore des stocks d’IED assez élevés en pourcentage du PIB, comparés aux niveaux constatés dans beaucoup d’autres membres du G-7, notre posi- tion relative s’est nettement détériorée ces 20 dernié€res années, comme en témoigne la diminution de la part du Canada des IED mondiaux et nord- américains (graphique 5). Vu l’impor- tance grandissante des liens commerciaux intra-entreprises, cette situation pourrait influer sur nos per- spectives d’expansion commerciale aÌ€ long terme si le processus n’est pas inversé.

Deuxié€mement, le fait que les États-Unis ”” l’économie la plus importante, la plus riche et la plus productive du monde ”” soit notre principal marché d’exportation est un avantage considérable pour le Canada, et doit le devenir plus encore. Parallé€lement, l’Asie émergente, et la Chine en particulier, se développe si vite et sur une telle échelle qu’elle semble devoir inverser la tendance séculaire aÌ€ la baisse des prix des matié€res premié€res, et qu’elle pourrait engendrer une demande intérieure énorme si les réformes économiques se poursuivent aÌ€ leur rythme actuel. Dans ces conditions, compte tenu de la richesse de nos ressources naturelles et de notre fort potentiel d’exportation dans le secteur des services, l’économie chinoise et le marché qu’elle représente doivent retenir de plus en plus notre attention.

Troisié€mement, sur le marché international du commerce et de l’in- vestissement, « l’image de marque » importe. Notre visibilité économique internationale est-elle aÌ€ la mesure du poids de notre économie? Pays de taille relativement importante, multi- culturel, riche en ressources et bénéfi- ciant d’un revenu élevé, le Canada a les moyens d’affirmer davantage sa dimension économique interna- tionale. Pour ce faire, il doit devenir plus compétitif, mener des politiques judicieuses et montrer au monde pourquoi il faut compter avec lui. Si nous voulons attirer des IED, en parti- culier, nous devons faire en sorte que les investisseurs internationaux soient bien conscients des avantages com- paratifs du Canada qui, ensemble, définissent cette « image de marque » canadienne.

Pour é‚tre au premier rang en ce qui concerne le niveau de vie, le Canada doit é‚tre au premier rang des économies compétitives aÌ€ l’échelle planétaire. Le commerce internatio- nal représente aujourd’hui 40 p. 100 de notre PIB, nous devons donc é‚tre parfaitement conscients de ce qu’il faudra faire pour é‚tre compétitif aÌ€ l’échelle mondiale dans la prochaine décennie. Le Forum économique mondial nous classe au 13e rang pour la compétitivité des entreprises : est- ce bien la place que nous souhaitons occuper au moment ouÌ€ des concur- rents aussi dynamiques que les États- Unis et la Chine sont aÌ€ l’œuvre dans le monde?

Que devrons-nous faire pour ren- forcer notre profil économique mon- dial? Par rapport aÌ€ la Chine et aÌ€ l’Inde, la compétitivité du Canada ne doit pas et ne peut pas reposer sur les couÌ‚ts salariaux; elle doit é‚tre fondée sur les gains de productivité, les pro- duits et services haut de gamme et le capital humain. Par rapport aux États- Unis, notre compétitivité doit reposer sur la productivité ”” il s’agit en parti- culier de combler le retard pris aÌ€ cet égard ”” et sur la qualité de nos pro- duits, de nos services et de notre main-d’œuvre. Enfin, la compétitivité signifie aussi que nous devons attirer davantage d’IED venant de toutes les régions du monde, car ce sont eux qui, de plus en plus, définissent les courants d’échanges mondiaux et tirent la croissance.

Les enjeux que nous venons d’évoquer concernent bien suÌ‚r le Canada, et l’objectif est de dresser une liste des questions auxquelles ce pays doit répondre en priorité. Mais cette réflexion doit s’inscrire dans un cadre résolument planétaire. Nous devons aussi éviter les distinc- tions de plus en plus stériles entre politique économique et politique sociale, entre politique intérieure et politique internationale. Une poli- tique d’immigration efficace accom- pagnée d’une intégration effective sur le marché du travail, par exem- ple, relé€ve-t-elle de la politique étrangé€re, de la politique sociale ou de la politique économique? N’est- ce pas tout simplement une bonne politique publique du XXIe sié€cle? S’agissant enfin de la formulation et de la mise en œuvre de notre poli- tique économique, l’accent doit é‚tre mis sur la flexibilité, la capacité d’adaptation et la vitesse, dans le secteur public comme dans le secteur privé.

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