Deux Canadiens sur trois banniraient à vie les athlètes convaincus de dopage aux Jeux olympiques. Près de trois quarts d’entre eux ont l’intention de suivre certaines des épreuves qui seront disputées lors des Jeux d’hiver de Vancouver de février 2010. Et les deux tiers prévoient de regarder la cérémonie d’ouverture à la télévision.

Telles sont les principales conclusions d’un sondage Nanos Research-Options politiques réalisé du 7 au 10 novembre 2009, parallèlement à notre sondage annuel sur l’humeur du Canada.

Un Canadien sur trois (32,7 p. 100) bannirait à vie les athlètes qui font usage de substances améliorant la performance (question 1). Un autre tiers (33,7 p. 100) les punirait d’une suspension de quatre ans, tandis qu’un dernier quart (26,4 p. 100) privilégie une suspension d’une seule année. Au total, 92,8 p. 100 des Canadiens se disent donc en faveur de sanctions d’une importance considérable, seulement 3,2 p. 100 jugeant qu’aucune sanction ne devrait être appliquée, et 4,1 p. 100 se disant indécis.

En somme, les Canadiens appliqueraient quasi intégralement le principe de tolérance zéro à l’égard des athlètes convaincus de dopage aux Jeux olympiques.

Selon les régions du pays, c’est dans les provinces des Prairies que l’appui au bannissement à vie est le plus élevé, à 39,5 p. 100, et au Québec qu’il est le plus faible, à 29,2 p. 100.

Quand on leur a demandé s’ils croient que l’usage de substances illégales visant à améliorer la performance est « en baisse, inchangée ou en hausse » (question 2), les Canadiens ont exprimé des points de vue assez divergents.

Le quart d’entre eux (25,5 p. 100) a jugé cet usage en hausse, même si la création, ces 10 dernières années, d’organismes de surveillance comme l’Agence mondiale antidopage a contribué à démasquer les tricheurs. Près de quatre Canadiens sur dix (38,3 p. 100) croient que l’usage de substances illégales est resté stable, et seulement un sur cinq (19,6 p. 100) estime qu’il a baissé.

Selon une analyse factorielle de ceux qui croient que cet usage est en hausse (25,5 p. 100) et de ceux qui le croient en baisse (19,6 p. 100), l’enquête révèle chez les Canadiens un scepticisme qui les amène à douter que les efforts visant à démasquer les tricheurs aient vraiment permis de réduire l’usage de substances améliorant la performance.

Quand on leur a demandé s’ils prévoyaient de regarder les Jeux de Vancouver, les Canadiens ont clairement répondu par l’affirmative. À tel point qu’on peut anticiper que ces Jeux seront la manifestation sportive la plus suivie de l’histoire canadienne.

C’est ainsi que trois Canadiens sur quatre (73,8 p. 100) ont affirmé qu’ils regarderont certaines des épreuves des Jeux de Vancouver (question 4).

Mais on note ici un léger écart entre les sexes, 77,2 p. 100 des hommes disant qu’ils regarderont probablement certaines épreuves, contre 70,4 p. 100 des femmes.

On n’observe toutefois aucune variation notable selon les régions, sauf en Colombie-Britannique, où seulement 68,4 p. 100 des répondants disent avoir l’intention de regarder les Jeux par rapport à 76,2 p. 100 en Ontario, à 75,5 p. 100 dans les Prairies, à 74,2 p. 100 au Québec et à 70,6 p. 100 dans les provinces de l’Atlantique. A priori étonnant, cet écart chez les habitants de la Colombie-Britannique pourrait s’expliquer par le nombre d’entre eux qui prévoient d’assister aux Jeux plutôt que de les regarder à la télévision.

Par ailleurs, deux Canadiens sur trois (68,4 p. 100) affirment qu’ils regarderont probablement les comptes rendus quotidiens des faits saillants télédiffusés en fin de journée (question 5). Moins de trois sur dix (29,9 p. 100) ont dit qu’il était peu probable qu’ils le fassent.

Enfin, les deux tiers des Canadiens (66,3 p. 100) disent avoir l’intention de regarder la cérémonie d’ouverture, contre seulement 31,2 p. 100 qui ont affirmé le contraire (question 3). Et 58,6 p. 100 devraient regarder la cérémonie de clôture, contre 38,6 p. 100 qui pensent s’en abstenir (question 6).

En d’autres mots, le nombre de Canadiens qui auront vraisemblablement regardé la cérémonie d’ouverture des Jeux de Vancouver est plus élevé que le nombre de ceux ayant voté aux dernières élections fédérales.

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Nik Nanos
Chercheur et conseiller stratégique, Nik Nanos est régulièrement appelé à conseiller des dirigeants sur un large éventail de sujets, notamment les fusions d'entreprises, les campagnes de sensibilisation du public, la gestion de la réputation et les questions réglementaires. Il dirige l'équipe de Nanos, qui conduit des recherches au Canada et aux États-Unis, est fellow au Woodrow Wilson International Center for Scholars de Washington, D.C., et chercheur et professeur agrégé à  la State University of New York de Buffalo. Il est aussi analyste principal pour l'indice Bloomberg-Nanos de la confiance des consommateurs canadiens, dont les résultats sont transmis hebdomadairement aux clients de Bloomberg. Chaque semaine, il présente The Nanos Number à  l'émission Power & Politics de la CBC, qui suit l'évoution politique, économique et sociale. Il siège au comité de rédaction du Journal of Professional Communication de l'Université McMaster.

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